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mois de marie - Page 5

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 23ème jour

    Vingt-troisième jour : Jésus parmi nous

    La Très Sainte Vierge avait le bonheur de vivre ici-bas en la douce société de Jésus, et Elle s’estimait bien heureuse de pouvoir recueillir chacune de ses paroles.
    S’il ne nous est pas donné de voir, comme Elle, le divin Maître des yeux de notre corps, la foi nous le montre vivant et habitant au milieu de nous ; car, ainsi qu’Il l’a dit à ses apôtres, Il ne nous a point laissés orphelins, en remontant dans les cieux, mais il est resté parmi les hommes en se cachant sous les voiles eucharistiques. Il réside non seulement dans les magnifiques cathédrales du monde catholique, mais jusque dans les plus pauvres églises de nos villages. Le tabernacle est l’humble demeure qu’Il a choisie ici-bas. Jour et nuit il est prêt à entendre, à exaucer nos prières, et nous pensons à peine venir L’y adorer et à Lui exposer nos demandes et nos besoins. Nous trouverions auprès de Jésus si bon et si puissant la force de supporter les épreuves de la vie, le courage de triompher de nos passions et des tentations journalières.
    Allons donc souvent au pied de l’autel. Notre Maître est le meilleur et le plus tendre des amis ; Il veut que nous Lui parlions avec une confiance toute filiale. Jamais Il ne repousse ses enfants, même lorsqu’ils sont coupables, ne demandant alors qu’une chose : qu’ils se convertissent et reviennent à Lui.

    Exemple. – Le Saint curé d’Ars aimait à raconter l’édification que lui avait fait éprouver un bon paysan qui, laissant à la porte de l’église ses instruments de travail, le soir, au retour des champs, passait de longues heures en présence du Tabernacle.
    - Que dites-vous dont à Notre-Seigneur tout ce temps ? lui demandait-il un jour.
    - Je ne lui dis rien, répondit le paysan : je le vois, et Il me voit !
    Brève et sublime réponse, encore plus touchante dans le langage de ce simple chrétien : « Je l’avise, et il m’avise ! »
    Il y avait, ajoute M. l’Abbé Vianney, dans le regard qui allait et venait du cœur du serviteur au Cœur du Maître, un échange d’ineffables sentiments. Voir Dieu et en être vu, c’est déjà l’éternité, c’est la couronne, c’est la patrie !...

    Prière de Saint Bonaventure. – Ô Marie, Vierge d’une douceur inaltérable, plus douce que le miel et le rayon le plus suave, colombe très pure, jamais le fiel le plus léger ne reposa en votre Cœur. Mère de bénignité, repoussez loin de nous, nous vous en supplions, tout ce qui peut imprimer une tache à notre conscience.

    Résolution. – J’aurai recours à Dieu dans les difficultés que je rencontrerai.
    Marie, Mère aimable, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 22ème jour

    Vingt-deuxième jour : Reconnaissance envers Dieu

    Les jours tristes et pénibles sont sans contredit les plus nombreux dans la vie de l’homme ; cependant Dieu lui ménage quelques consolations et quelques joies au milieu de ses peines. Demandons-nous si nous avons pour les biens qu’Il nous donne, une reconnaissance suffisante. Nous allons à Lui avec ferveur lorsque nous sommes malheureux, lorsque la mort menace quelqu’un de ceux que nous aimons ; mais s’Il exauce notre prière, l’action de grâces s’élève-t-elle aussitôt de notre cœur ? En un mot, sommes-nous reconnaissants ?
    La Très Sainte Vierge est ici encore notre modèle ; et l’Ecriture sainte nous a conservé le sublime cantique du Magnificat que nous tous, qui sommes ses enfants, nous devons aimer à répéter après Elle. Oh ! oui, que notre âme glorifie le Seigneur, parce que sa miséricorde a été grande envers nous. Que l’expression de notre gratitude soit comme l’élan d’un cœur qui s’élève au-dessus des choses passagères, ne les regardant qu’avec les yeux de la foi.

    Exemple. – On raconte des Japonais que, quand on leur annonçait l’Evangile, qu’on les instruisait des grandeurs, des beautés, des amabilités infinies de Dieu, quand surtout on leur apprenait les grands mystères de la religion, tout ce que Dieu a fait pour les hommes : un Dieu naissant, un Dieu souffrant, un Dieu mourant pour les sauver : « Oh ! qu’il est grand ! s’écriaient-ils dans leurs doux transports, qu’il est bon et aimable le Dieu des chrétiens ! » Quand ensuite on leur ajoutait qu’il y avait un commandement exprès d’aimer Dieu, et des menaces si on ne l’aime pas, ils étaient surpris et ne pouvaient revenir de leur étonnement. « Hé quoi ! disaient-ils, quoi ! à des hommes raisonnables, un précepte d’aimer Dieu qui nous a tant aimés et à qui nous devons tout ? Et n’est-ce pas le plus grand des bonheurs de l’aimer, et le plus grand des malheurs de ne l’aimer pas ? » Mais quand ils venaient à apprendre qu’il y avait des chrétiens qui, non seulement n’aimaient pas Dieu, mais qui l’offensaient, qui l’outrageaient : « Ô peuple injuste, ô cœurs ingrats, barbares ! s’écriaient-ils avec indignation : est-il donc possible que des chrétiens soient capables de ces horreurs ? et dans quelle terre maudite habitent ces hommes sans cœur et sans sentiments ? »
    Nous ne méritons que trop ces justes reproches : et un jour, ces peuples éloignés de nous, ces nations étrangères, appelés en témoignage contre nous, nous accuseront, nous condamnerons devant Dieu.

    Prière de Saint Thomas d’Aquin. – Faites, ô Reine du Ciel, que j’aie toujours dans mon âme la crainte et l’amour de votre doux Fils, et que je Lui rende sans cesse de ferventes actions de grâces pour les grands bienfaits qui m’ont été accordés, non pour mes mérites, mais à cause de sa bonté infinie. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Chaque soir, je remercierai Dieu des bienfaits de la journée ; s’il m’a envoyé quelque peine, je l’accepterai avec résignation.
    Marie, Miroir de justice, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 21ème jour

    Vingt et unième jour : De l’expiation

    Le Sacrement de Pénitence efface nos péchés ; mais il ne nous remet pas entièrement la peine que nous avons encourue en les commettant. La pénitence que le prêtre nous impose n’acquitte qu’une faible partie de notre dette envers la justice divine. Il faut que nous expiions nos iniquités. Notre vie n’est qu’une succession de peines de tous genres. Tantôt la souffrance physique nous étreint et nous brise ; tantôt la douleur nous frappe dans ce que nous avons de plus cher. Toute notre existence ressemble à une pénible et dangereuse traversée sur une mer orageuse. Nous avons encore, en outre de ces grandes douleurs, à supporter avec patience les peines et les fatigues quotidiennes, ce travail qui parfois nous pèse et nous coûte, ces ennuis, ces contrariétés, ces déceptions que nous ne pouvons éviter. Pour l’âme qui ne sait pas s’élever vers Dieu, tout cela est perdu, elle n’en recueille aucun fruit et n’en souffre pas moins. Ne soyons pas assez insensés pour agir ainsi. Considérons la très Sainte Vierge : elle n’avait point péché, et cependant sa vie s’écoule dans l’épreuve et dans la souffrance. Toujours elle se montre douce et résignée, acceptant la volonté de Dieu sans murmure. A l’exemple de notre Mère du Ciel, servons-nous de ce qui est pénible à la nature pour acquérir un bonheur qui nous fera bientôt oublier nos peines et qui durera éternellement.

    Exemple. – Saint Marguerite, reine d’Ecosse, était encore tout enfant lorsque sa sœur aînée lui expliqua que le crucifix était l’image de Jésus mort pour les hommes au milieu des supplices de la croix. L’enfant, touchée par ces paroles, s’écria avec un saint transport : « Mon aimable Sauveur, dès ce moment, je veux vous appartenir tout entière ». Et, en effet, la méditation des souffrances de Jésus fut désormais l’unique occupation de son cœur, la nourriture et le soutien de sa piété qui alla toujours en augmentant ; c’est auprès de Jésus crucifié qu’elle puisa cette douceur et cette patience qui lui gagnèrent le cœur du roi Malcolm son époux. Naturellement irascible et colère, il devint un prince affable et vertueux, grâce à l’heureuse influence que Marguerite exerça sur lui.
    La sainte Reine d’Ecosse consacra sa vie entière à des œuvres de miséricorde. Elle était sur le point de rendre son âme à Dieu lorsqu’on lui apporta la nouvelle de la mort du roi tué à la guerre ; elle baisa alors son crucifix qu’elle tenait entre les mains ; et, acceptant cette cruelle épreuve avec une admirable résignation, elle l’offrir au Seigneur pour l’expiation de ses fautes, puis elle s’endormit dans le Seigneur avec le calme et la paix que donne la conformité à la volonté de Dieu.

    Prière de Saint Bonaventure. – Ô ma Souveraine ! qui avez reçu de si cruelles blessures sur le Calvaire, blessez nos cœurs, renouvelez en nous votre douloureuse passion et celle de votre divin Fils, unissez nos cœurs à votre Cœur blessé, afin qu’ils participent aux mêmes blessures. Ainsi soit-il.

    Résolution. – J’offrirai au bon Dieu les souffrances et les ennuis de chaque jour en expiation de mes fautes.
    Marie, Salut des infirmes, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 20ème jour

    Vingtième jour : De la confession

    Lorsqu’on a eu le malheur d’offenser Dieu, on n’est point condamné sans retour. Tant que nous avons un souffle de vie, il nous est possible d’obtenir notre pardon par l’humble aveu de nos fautes, un regret sincère de les avoir commises et la ferme résolution de n’y plus retomber ; car, s’il y a au seuil de l’autre vie le redoutable tribunal où siège la justice même, nous en avons un autre ici-bas présidé par la miséricorde ; et Marie, Refuge des pécheurs, semble conduire elle-même ses enfants coupables jusqu’aux pieds du prêtre qui a reçu du Divin Maître le pouvoir de nous absoudre de nos fautes.
    La confession est, en effet, un véritable jugement. Nous venons nous accuser nous-mêmes au Ministre du Seigneur ; si nos dispositions sont suffisantes, de la part de Dieu il nous a absous, et, par les mérites du Sang précieux de son Sauveur, notre âme retrouve la pureté qu’elle avait perdue. Pourquoi donc tous les hommes ne comprennent-ils point la grâce immense qui nous est accordée par le Sacrement de pénitence ? D’où peuvent venir la répulsion et la crainte que tant de pécheurs éprouvent lorsqu’il leur serait très avantageux de s’en approcher, sinon des efforts du démon, cet ennemi de tout bien qui veut empêcher l’âme coupable de lui échapper ? Et cependant quelle paix, quel calme se répandent en elle après une bonne confession !

    Exemple. – Ecoutons un officier de l’armée de Louis XV qui, touché par la grâce en entendant le célèbre Père Bridaine prêcher pendant une mission, résolut de se convertir ; il se confessa dans les sentiments de la plus sincère pénitence. Il lui semblait, en sortant du confessionnal, qu’on avait ôté de dessus son cœur un poids insupportable et il pleurait de joie. « Je n’ai goûté de ma vie, disait-il, de plaisir aussi pur, aussi doux que celui que j’éprouve depuis que je suis rentré en grâce de mon Dieu. Je ne crois pas, en vérité, que notre roi puisse être plus heureux que moi ; non, dans tout l’éclat qui environne son trône, au sein de tous les plaisirs qui l’assiègent, il n’est ni si content, ni si joyeux que je le suis depuis que j’ai déposé l’horrible fardeau de mes péchés. Je ne changerai pas mon sort pour tous les plaisirs, tout le faste, toutes les richesses des monarques du monde. »

    Prière de Saint Thomas d’Aquin. – Ô ma Mère, Vous, l’Avocate des pécheurs, venez à mon secours, défendez-moi contre les malins esprits, et comme la glorieuse passion de votre Fils béni et votre propre intercession m’en donnent l’espoir, obtenez-moi de Lui le pardon de mes péchés et la grâce de mourir dans votre amour et celui de Jésus ; conduisez-moi aussi dans la voie du salut et du bonheur éternel. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je me confesserai la veille des principales fêtes de l’Eglise et je m’y préparerai avec grand soin.
    Vierge clémente, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 19ème jour

    Dix-neuvième jour : Du péché


    Marie a été pure et Immaculée dans sa conception, et la robe blanche de son innocence n’a jamais été souillée par la plus petite faute. Hélas ! il n’en est pas de même pour nous ; et cependant nous savons que le péché est le plus grand malheur que l’homme doive redouter, puisqu’il le sépare de Dieu et donne la mort à son âme. Nous offensons le Seigneur, nous transgressons sa loi et nous ne pensons pas au tort immense que nous nous faisons ainsi à nous-mêmes. Cependant, la foi nous enseigne qu’aussitôt après notre mort nous serons jugés par Dieu. Notre conduite sera mise en regard de la loi divine, des obligations imposées à notre état. Nos pensées, nos paroles, nos actions seront pesées rigoureusement, et notre bonheur ou notre malheur dépendra pour l’éternité de la sentence qui sera prononcée. Aucune puissance humaine ni céleste ne pourra la changer. Cette pensée fait frémir ; qu’elle ne soit donc pas stérile pour nous ; il est temps encore de nous rendre notre juge favorable ; fuyons, détestons le péché ; et, comme les saints, préférons-lui tous les maux ; car la souffrance passe, mais les suites de l’iniquité demeurent éternellement. Blanche de Castille, qui aimait tendrement son enfant, lui disait souvent : « mon fils, je serais moins affligée de vous voir mourir que de vous voir tomber dans un seul péché mortel ! », lui faisant ainsi comprendre que la vie de l’âme est infiniment supérieure à celle du corps.

    Exemple. – L’empereur de Constantinople, hérétique, étant un jour violemment irrité contre Saint Jean Chrysostome qui lui reprochait ses fautes, dit en présence de ses courtisans : - Je voudrais bien me venger de cet évêque. Quatre ou cinq d’entre eux donnèrent leur avis. Le premier dit : Envoyez-le si loin en exil, que vous ne le voyiez jamais. Le second : Confisquez tous ses biens. Le troisième : Jetez-le dans une prison chargé de fers. Le quatrième : N’êtes-vous pas le maître ? Faites-le périr et délivrez-vous-en par la mort. Un cinquième, plus intelligent : Vous vous trompez tous, dit-il ; ce n’est point là le moyen de s’en venger et de le punir. Si vous l’envoyez en exil, la terre entière est sa patrie ; si vous confisquez tous ses biens, vous les enlevez aux pauvres et non à lui ; si vous le mettez dans un cachot, il baisera ses fers et s’estimera heureux ; si vous le condamnez à mort, vous lui ouvrez le ciel. Prince, voulez-vous vous venger ? Forcez-le à commettre un péché. Je le connais, cet homme ne craint que le péché en ce monde.
    Puisse-t-on toujours dire de nous que nous ne craignons que le péché.

    Prière de Saint Liguori. – Ô Vierge affligée ! ô âme grande en vertu comme en douleur ! ô ma Mère ! ayez pitié de moi, qui n’ai pas aimé Dieu et qui l’ai tant offensé ! Ô Marie ! Vous consolez tout le monde ; veuillez donc aussi être ma consolation. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je veillerai attentivement sur moi-même afin d’éviter d’offenser Dieu.
    Marie, Mère sans tache, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.
  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 18ème jour

    Dix-huitième jour : La Providence ne nous abandonne jamais

    Ce n’est pas assez d’accepter la position sociale dans laquelle il a plu au Seigneur de nous placer ; il faut encore éviter de nous abandonner au découragement lorsque la souffrance et l’épreuve viennent nous assaillir. Dieu est notre Créateur et notre Père ; non seulement Il nous a tirés du néant par sa puissance, mais encore il veille sur nous pendant les jours de notre exil ici-bas. Pourquoi donc nous laisser aller au trouble et à l’inquiétude ? N’avons-nous pas déjà eu bien des preuves de la bonté du Seigneur et pouvons-nous douter de son amour ? Nous ne connaissons pas l’avenir, et qui sait si les choses dont nous souhaitons la réalisation avec ardeur ne seraient pas pour nous un malheur véritable ? Laissons donc agir le bon Dieu, et abandonnons-nous complètement entre ses mains.
    Voyons quelle a été la conduite de la Très Sainte Vierge dans les moments d’épreuve par lesquels il a plu au Seigneur de la faire passer. Elle voit son Fils bien-aimé menacé par le roi Hérode ; et, pleine de confiance en la bonté divine, Elle prend avec calme le chemin de l’Egypte. Elle le perd dans le Temple, mais sans se décourager, Elle prie le Seigneur qui lui rend son Enfant.
    Ainsi devons-nous agir, recourant à Dieu par la prière et ne nous laissant jamais aller au désespoir. « Mettez votre confiance dans le Seigneur, dit Saint Augustin, et abandonnez-vous entièrement à la Providence, elle ne cesse de vous protéger. »

    Exemple. – Saint Vincent de Paul montrait, par la douceur de ses paroles et la sévérité de son visage, qu’il était toujours préparé aux divers accidents de la vie. Il ne perdait pas de vue sa grande maxime : « Rien n’arrive dans le monde que par l’ordre de la divine Providence. » Il s’était jeté dans ses bras et s’y abandonnait entièrement. Un évêque, vivement frappé d’admiration de ce que rien n’était jamais capable de le troubler, disait : « monsieur Vincent est toujours Monsieur Vincent. »
    Le Saint, apprenant qu’on voulait susciter des procès pour s’emparer des biens de plusieurs de ses maisons, avait coutume de répondre à ceux qui lui parlaient des moyens qu’on prenait pour réussir : « Il ne m’arrivera rien que ce qu’il plaira au Seigneur : il est le Maître de tous nos biens ; qu’Il en dispose comme Il lui plaira. »

    Prière de Saint Pierre Damien. – Ô Sainte Vierge, ô Mère dévouée ! Le Dieu tout-puissant Vous a faite la dépositaire de sa puissance et de ses grâces ; versez-en sur nous l’abondance ; tout Vous est possible, dès que Vous intercédez pour nous. Plus Vous êtes puissante, plus Vous êtes miséricordieuse. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je m’abandonnerai à la volonté de Dieu, et je me reposerai sur Lui du soin de l’avenir.
    Marie, Vierge clémente, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 17ème jour

    Dix-septième jour : De l’acceptation de la volonté de Dieu

    L’homme ici-bas est rarement content de la position qu’il occupe. S’il est pauvre, il voudrait être riche ; s’il a en partage les biens de la terre, il souhaite d’en posséder davantage encore. Toute son existence s’épuise en vains désirs ; il oublie qu’il n’est point créé pour acquérir des trésors passagers et pour en jouir, mais pour mériter par ses travaux, par ses luttes et ses victoires sur lui-même, des richesses éternelles qui ne craindront ni la rouille ni les vers.
    Considérons Marie, notre Mère du Ciel. Fille des rois et appelée à être un jour la Reine des Anges et des hommes, Elle ne recherche pas les satisfactions et les jouissances ; Elle est pauvre, sa vie s’écoule dans le travail et dans la privation, et jamais Elle ne se plaint de la part qui lui est faite. Son âme est trop grande, son cœur trop noble pour souhaiter et désirer des biens qui ne sont que cendre et poussière. Elle élève ses regards plus haut, et n’a sur les lèvres que des paroles d’actions de grâces pour les dons spirituels qu’Elle a reçus de Dieu ! Imitons-la, et sachons nous trouver heureux dans la situation où la divine Providence nous a placés.

    Exemple. – Saint François de Sales, ayant à consoler une grande douleur, disait : « Il ne faut pas seulement agréer que Dieu nous frappe, mais acquiescer que ce soit sur l’endroit qui lui plaît. En pertes temporelles, que Dieu touche et pince où Il voudra, et sur telle corde de notre luth qu’Il choisira, jamais Il ne fera qu’une bonne harmonie. Seigneur Jésus, sans réserve, sans si, sans mais, sans exception, sans limitation, votre volonté soit faite sur père, sur mère, sur fille en tout et partout. Je ne dis pas qu’il ne faille souhaiter et prier pour leur conservation ; mais il ne faut pas dire à Dieu : Laissez ceci et prenez cela. »

    Prière du Bienheureux Louis de Grenade. – Ô Reine de miséricorde, ma douceur et ma vie, j’élève mes cris vers Vous, pauvre exilé dans cette vallée de larmes ; secourez-moi dans mes traverses, défendez-moi dans mes périls, conduisez-moi en présence de Jésus-Christ, qui vit et règne dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je verrai la volonté de Dieu dans les divers événements de la vie, et j’accepterai sans murmure la position où il m’a placé.
    Marie, Consolatrice des affligés, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 16ème jour

    Seizième jour : Rapports avec le prochain

    Marie fut pleine de bienveillance pour tous. Ses oreilles, nous dit l’un de ses historiens, étaient sans cesse ouvertes pour ouïr le bien ; mais sa bouche était fermée, sinon quand il s’agissait des louanges de Dieu et de l’utilité du prochain.
    N’est-ce point là une condamnation éclatante de notre conduite, lorsque nous révélons sans nécessité les fautes ou les défauts du prochain, ou que nous l’accusons de celles qu’il n’a pas commises. Si une âme droite et vraie recule épouvantée devant la calomnie, il n’en est pas ainsi malheureusement de la médisance.. Nous nous dominons si peu nous-mêmes, que nous nous laissons entraîner très facilement à parler légèrement d’autrui. Si nous avons été contrariés dans nos desseins ou froissés dans notre amour-propre par quelqu’un, nous nous en vengeons aussitôt par des paroles piquantes à son endroit. Nous ne voudrions pas lui dérober une pièce de monnaie, et sans scrupule, nous travaillons à lui enlever ce à quoi il tient bien plus qu’à l’argent ou à l’or : l’estime de ses semblables.

    Exemple. – Au fond du désert de la Thébaïde, un jeune anachorète tomba malade. Malgré ses souffrances, une douce sérénité brillait sur son visage.
    - Mon frère, vous paraissez bien heureux, lui dit son supérieur.
    - Je le suis en effet, répondit le malade.
    - Me permettrez-vous une réflexion ?
    - Oh ! oui, mon père, parlez !
    - Trop souvent, à la mort, le démon se cache sous la figure d’un ange de lumière et couvre de fleurs le passage à l’éternité ; dites-moi quelle est la raison de ce calme parfait, de cette joie qui brille dans vos yeux, de ce bonheur inexprimable qui vous ravit ? Nous sommes tous dans l’angoisse et nous tremblons !
    - Mon père, j’étais encore bien jeune, lorsque j’ai lu dans l’Evangile ces paroles sacrées : Ne jugez point et vous ne serez pas jugé. Je les ai méditées, je n’ai point jugé ; voilà pourquoi j’espère en la miséricorde de mon Dieu.
    Il expira en prononçant ces paroles.
    Saint Augustin, imitateur des vertus de sa digne mère qui ne souffrait pas qu’on attaquât jamais le prochain devant elle, avait fait écrire en grosses lettres dans la salle où il prenait ses repas, cette sentence : « Si quelqu’un aime à parler mal des absents, qu’il sache que cette table lui est interdite. »
    Un jour, l’un de ses amis commençant à parler des défauts du prochain, il l’en reprit aussitôt en disant : « Effacez cette inscription, ou levez-vous de table ; »

    Prière de Saint Augustin. – Ô Marie, ne refusez pas votre secours aux malheureux ; relevez le courage des faibles et consolez ceux qui sont dans l’affliction ; priez pour nous, afin que tous ceux qui ont recours à vous dans leurs besoins, ressentent les effets de votre protection toute-puissante. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je serai affable dans mes rapports avec le prochain, et je ne parlerai jamais désavantageusement de lui.
    Marie, Refuge des pécheurs, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 15ème jour

    Quinzième jour : De l’aide que nous devons à nos frères

    La Très Sainte Vierge nous apparaît comme un admirable type de bonté et de charité : Elle est le salut des infirmes, la santé des malades, le refuge des pécheurs ; nous mêlons son nom à toutes nos douleurs ; quand nous souffrons, nous allons à Elle, et lorsque nous sommes malheureux, nous cherchons un asile dans sa maternelle protection, car Elle est compatissante et Elle nous aime.
    Puissions-nous l’imiter dans nos rapports avec nos frères ! Le genre humain est une grande famille dont Dieu est le Père, et il ne faut pas que nous quittions ce sujet de l’amour du prochain sans nous demander de quelle manière nous devons lui prouver. Le divin Maître s’est chargé de nous en indiquer le caractère spécial : Vous l’aimerez, dit-il, comme vous-mêmes ; c’est-à-dire que nous devons lui vouloir et lui procurer autant qu’il est en nous, le bien que nous désirons pour notre propre personne. Et cependant, hélas ! l’égoïsme règne sur la terre et nous le trouvons même parmi les chrétiens. On recherche son intérêt, on rapporte tout à soi, sans s’inquiéter des autres. On reste insensible à leurs chagrins, s’ils ne nous touchent point personnellement.
    Dieu a voulu l’inégalité dans les conditions humaines. Il y a parmi nous des riches et des pauvres, tus enfants de Dieu et frères en Notre-Seigneur ; ceux qui possèdent les biens de la terre doivent venir en aide à ceux qui sont dans la misère. L’aumône est un grand devoir que nous oublions trop facilement.
    L’exercice de la charité est toujours facile aux véritables chrétiens. Si vous avez beaucoup, donnez beaucoup ; si vous avez peu, donnez peu ; car c’est le cœur qui fait le prix des choses, ajoute Saint Ambroise. Le Seigneur, en récompensant cette belle vertu de charité, regardera moins à la valeur du don qu’à la pureté d’intention. Qu’en toute chose cette parole de l’Ecriture : « Fais à autrui ce que tu voudrais qui te fût fait », soit la règle de notre conduite envers nos frères.

    Exemple. – Lorsque Saint Louis quitta la Palestine pour revenir en France, il s’embarqua sur un vaisseau qui heurta contre des rochers avec tant de violence qu’il y eut trois toises de la quille emportées. On pressa le monarque de passer sur un autre. Il refusa en disant : « Ceux qui sont ici avec moi aiment leur existence autant que j’aime la mienne ; si je descends, ils descendront aussi, et ne trouveront point de bâtiment pour les recevoir, ils resteront exposés à mille dangers. J’aimerais mieux mettre entre les mains de Dieu ma vie, celle de la reine et de mes enfants, que de causer un tel dommage à tant de braves gens. »

    Prière de Saint Germain. – Ô Marie ! ayez pitié de moi ; vous, la mère de mon Dieu, qui avez tant d’amour pour les hommes, accordez-moi tout ce que je vous demande : vous qui êtes notre défense et notre joie, rendez-moi digne de jouir avec vous de cette félicité dont vous jouissez dans le ciel. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je ne ferai pas à autrui ce que je ne voudrais pas que l’on me fît à moi-même.
    Marie, Secours des chrétiens, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 14ème jour

    Quatorzième jour : De l’amour du prochain

    Le divin Maître nous dit, dans l’Evangile, que le premier commandement est d’aimer Dieu par-dessus toutes choses, et que le second, en tout semblable au premier, est d’aimer notre prochain comme nous-mêmes pour l’amour de Lui.
    Marie, notre Mère, ne manqua pas de pratiquer avec une grande perfection cette belle vertu de la charité ; Elle aimait son prochain parce qu’Elle aimait Dieu ; Elle le voyait en Lui, et plus tard Elle a porté cet amour jusqu’à la sublimité, puisque, au pied de la Crois, Elle a accepté la mort de son divin Fils pour le salut du genre humain.
    Ce n’est pas assez de reconnaître, d’une façon générale, que nous devons aimer nos frères ; il faut, dans la pratique, leur prouver cet amour, et cela nous sera d’autant plus facile, que nous nous laisserons guider par les motifs de la foi ; car alors, voyant comme la Très Sainte Vierge, Dieu dans nos frères, nous les aimerons malgré leurs défauts, et nous pourrons triompher des antipathies et des aversions naturelles qui, si souvent, nuisent à la paix des familles.
    Saint Jean, parvenu à un âge très avancé, se faisait porter dans l’assemblée des fidèles et leur répétait sans cesse : « Mes petits enfants, aimez-vous les uns les autres », résumant ainsi cette sublime doctrine de la charité dont il avait été toute sa vie l’apôtre. Les premiers chrétiens l’avaient bien compris ; ils étaient si unis les uns aux autres, que les païens s’étonnaient de leurs vertus et disaient : « Voyez comme ils s’aiment ! » Leurs biens étaient en commun et ils mettaient en pratique ce commandement du Sauveur : Aimez votre prochain comme vous-même.

    Exemple. – Par un hiver si rigoureux que beaucoup de monde mourait de froid, Saint Martin rencontra un jour auprès de l’une des portes de la ville d’Amiens, un pauvre qui était nu. Il fut touché de compassion, et voyant que nul autre n’avait égard à sa misère, il jugea que Dieu le lui avait particulièrement réservé pour le soulager. Mais que pouvait-il faire pour son assistance, ayant déjà distribué tout son argent en des œuvres de cette nature, et ne se voyant plus rien que le manteau dont il était couvert ? Il coupa ce manteau en deux avec son épée, et ne s’en réservant que la moindre partie, il donna l’autre à ce pauvre pour le revêtir.
    La nuit suivante, comme Saint Martin dormait, Jésus-Christ lui apparut couvert de cette partie de manteau, et il entendit ces paroles : « Bien que Martin ne soit encore que catéchumène, il m’a pourtant donné cet habit ! » rappelant ainsi que c’est Lui-même que nous revêtons et que nous nourrissons dans la personne du pauvre.

    Prière de Saint Bonaventure. – Puisse, ô Marie, mon cœur brûler toujours et mon âme se consumer pour vous ! Jésus, mon Sauveur, et Marie, ma tendre Mère, accordez-moi, par vos mérites, de vous aimer autant que vous en êtes dignes. Ainsi soit-il.

    Résolution. – J’assisterai les pauvres autant que je pourrai, et je verrai Notre-Seigneur souffrant en eux.
    Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 13ème jour

    Treizième jour : L’autorité de Dieu dans les supérieurs

    Nous avons tous des supérieurs qui sont pour nous les représentants de l’autorité divine : « Obéissez aux puissances établies par Dieu pour gouverner le monde », nous dit l’Apôtre.
    Il en coûte à notre nature d’obéir et de nous soumettre ; et parfois nous sentons au-dedans de nous-mêmes une sorte de révolte qu’il faut nous hâter de combattre comme contraire à l’esprit chrétien. Appliquons-nous à voir Dieu Lui-même dans ceux qui sont placés au-dessus de nous, soit dans l’ordre spirituel, les ministres du Seigneur ; soit dans l’ordre civil, les autorités et les magistrats ; soit dans la famille, nos parents et nos maîtres si nous sommes serviteurs. Lorsque la soumission nous est pénible, pensons qu’elle est méritoire devant Dieu, et qu’elle sera récompensée par Lui.
    Ne cherchons pas à nous soustraire aux obligations de notre état ; nous avons chacun une place marquée ici-bas, et notre malheur vient souvent de ce que, mécontents de la part qui nous est faite, nous voulons devenir ce que nous ne sommes pas, et rejeter loin de nous les peines et les épreuves que le Seigneur nous envoie.
    La Très Sainte Vierge nous donne de grands exemples d’obéissance ; car, toute sa vie, Elle demeure humble et soumise à ses supérieurs ; Elle obéit ponctuellement aux lois de Dieu, et les moindres désirs de Saint Joseph sont des ordres pour Elle.
    Demandons-nous souvent si nous avons été véritablement respectueux et obéissants envers nos supérieurs ; si nous n’avons pas quelquefois blâmé leur conduite, contrôlé leurs ordres.

    Exemple. – Sainte Zitte était placée chez le Seigneur Pagana di Fatinelli ; et, au milieu des difficultés qu’elle y rencontra, le travail et la prière étaient ses deux grands secours. Elle avait continuellement devant les yeux la pensée de la Très Sainte Vierge vivant à Nazareth, et elle lui demandait de lui obtenir les vertus qui l’avaient rendue si agréable aux yeux du Seigneur. Elle s’efforçait d’imiter la vigilance calme que Marie apportait dans les occupations de son ménage qui ne lui faisaient jamais perdre la présence de Dieu. Comme la Sainte Vierge fut soumise à Joseph, Zitte s’efforça d’être soumise non seulement à ses maîtres, mais aux moindres serviteurs de la maison, voyant toujours le Maître suprême dans ceux auxquels elle obéissait.
    Notre jeune servante, sévère pour elle seule, était pleine de douceur envers les autres, et l’un de ses biographes rapporte (grand et naïf éloge) qu’elle passa quarante-huit années de bons services sans querelle dans la famille de Pagana di Fatinelli.

    Prière de Saint Athanase. – Reine des Anges et des hommes, recevez nos hommages, écoutez nos prières, obtenez-nous les grâces de Dieu et surtout celle de l’aimer dans le temps et dans l’éternité. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je verrai Dieu dans mes supérieurs.
    Vierge vénérable, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • 13 mai : Prière

    Prière

    « Ô Marie, très Sainte Mère de Dieu et Mère des hommes, en ce mois où par toute la terre, jusque dans les endroits les plus petits et les plus reculés, vous allez être encore plus louée et priée par toutes les âmes ferventes et chrétiennes, en ce mois où vous allez obtenir de Dieu des bienfaits plus grands et plus nombreux pour tous, nous voulons, nous aussi, vous témoigner davantage notre dévotion et notre amour.

    Priez pour nous, Sainte Vierge Marie, obtenez-nous tout ce qui peut faire notre bonheur en ce monde et en l’autre ; inspirez-nous de vous prier, de vous honorer, de vous aimer, pour que toujours, par votre protection, nous soyons bénis et aimés de Dieu, à la vie et à la mort.

    Et vous, ô Bienheureuse Jeanne d’Arc, priez aussi pour nous, afin qu’à votre exemple nous ayons de plus en plus de la dévotion pour la Très Sainte Vierge, et qu’ainsi nous méritions plus de grâces pour nous et pour l’Eglise et la France que vous avez tant aimées. »

    (Source)

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    Armoiries de Sainte Jeanne d'Arc

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 12ème jour

    Douzième jour : La prière du soir

    Chaque soir, il y a pour celui dont la journée a été remplie laborieusement, une satisfaction bien légitime à voir arriver enfin l’heure du repos ; mais avant de se livrer au sommeil, le chrétien veut sanctifier ces heures de la nuit en les faisant précéder d’une prière dans laquelle il remercie Dieu des grâces qu’il a reçues, sollicite sa protection toute-puissante ; puis se tenant en sa présence, examine sérieusement sa conscience, et, semblable au négociant qui, chaque soir, ne manque pas de mettre ses comptes en ordre, se demande si, au point de vue du salut, il y a eu perte ou gain pour lui. Lorsqu’il a reconnu ses fautes, il s’en humilie devant Dieu et lui demande son pardon en lui promettant de les éviter à l’avenir. La mort peut le surprendre pendant ce sommeil qui en est l’image ; il est soumis à la volonté de Dieu, et, d’avance, il accepte l’arrêt porté par le Souverain Maître de nos destinées.
    Marie, Elle aussi, a connu le besoin du repos, mais avec quelle perfection ne l’a-t-elle pas sanctifié en l’offrant à son Créateur. Ses yeux se fermaient à la lumière matérielle, mais son cœur demeurait uni au Seigneur puisqu’Elle accomplissait sa volonté. Imitons notre Mère, et ainsi pas un seul des instants de notre vie, même ceux que nous consacrons au sommeil, ne sera perdu pour l’éternité. Il est cependant des hommes assez insensés pour ne donner à Dieu ni le commencement ni la fin de leur journée. C’est à eux que s’adressent ces paroles de Saint Bernard : « Quand vous donnez à un pauvre mendiant un morceau de pain, il ne quitte pas la porte de votre demeure sans vous remercier. Et Dieu vous a nourri tout le jour, non seulement le soir, mais le matin et à midi, et vous voulez vous mettre au lit sans avoir remercié votre bienfaiteur ! Votre serviteur vous souhaite la bonne nuit et vous l’en remerciez ; et quand il s’agit de Dieu qui peut non seulement vous souhaiter, mais vous accorder une bonne nuit, vous ne lui donnez ni un salut, ni un signe de gratitude. Quelle conduite étrange et inconcevable ! »

    Exemple. – Saint Alphonse de Liguori avait eu le bonheur de naître de parents chrétiens ; sa pieuse mère ne négligeait rien pour développer dans le cœur de ses enfants le germe de la vertu. Chaque matin et chaque soir elle les réunissait autour d’elle et inspirait à leurs jeunes cœurs l’amour de Dieu et une tendre dévotion envers la Sainte Vierge. Saint Alphonse de Liguori, encore enfant, montrait un grand attrait pour ces pieux exercices. Il écoutait immobile le cours d’instruction religieuse que faisait leur mère, et, lorsque le moment de la prière du soir arrivait, sa modestie, son recueillement, sa ferveur étaient pour tous un sujet de grande édification.

    Prière de Saint Ephrem. – Ô Saint Mère de Dieu, protégez-nous, conservez-nous sous les ailes de votre miséricorde : toute notre confiance est en vous. Ô Vierge sans tache ! nous Vous sommes dévoués, et nous nous mettons sous votre protection pour toujours. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je n’omettrai jamais ma prière du soir.
    Vierge puissante, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 11ème jour

    Onzième jour : Des distractions permises

    L’Ecriture Sainte nous invite à nous récréer sous l’œil du Seigneur. Il nous est donc permis de chercher quelques honnêtes distractions ; et, lorsque nous avons porté le poids du jour et de la chaleur, de nous reposer en paix au sein de la famille ; mais il faut acheter cette satisfaction par le travail. Une bonne lecture, une promenade dans la campagne, quelques instants de douce conversation entre personnes qui se conviennent, sont choses permises, et il n’est pas douteux que les saints habitants de Nazareth ne se délassent pas ainsi des fatigues de leurs travaux.
    Fuyons, dans ces heures réparatrices, tout ce qui pourrait nous éloigner du Seigneur : les conversations peu chrétiennes, une dissipation trop grande, une joie immodérée contraire à la dignité des enfants de Dieu, les propos légers qui blessent la modestie. Fuyons aussi ces lectures pernicieuses et malsaines qui, sous prétexte de nous divertir un instant, portent le poison jusqu’au fond des âmes ; enfin, pensons alors que nous sommes sous l’œil du Seigneur, et que rien dans notre conduite, dans nos paroles et dans nos pensées ne puisse le blesser.

    Exemple. – Le grand et savant Cardinal Bellarmin, allant un jour visiter les élèves du collège Romain, pendant leur récréation, demanda à quelques-uns groupés autour de lui : Que feriez-vous si un Ange du Ciel venait vous apprendre de la part de Dieu, qu’à l’heure même vous allez mourir ? – L’un d’eux répondit : J’irais aussitôt me confesser. – Un autre : Je me prosternerais devant le Très Saint Sacrement. – Un troisième : Moi, je continuerais de m’amuser. Le Cardinal fixa sur cet enfant, qui s’appelait Louis de Gonzague, un regard ému et, l’embrassant avec tendresse, il lui dit : « Mon ami, votre réponse est la meilleure. »
    Ce jeune écolier avait raison ; d’honnêtes récréations sont dans la volonté de Dieu, et sanctifient quand elles succèdent au travail.

    Prière de Saint Ephrem. – Ô Mère pleine de grâce, intercédez pour moi auprès de votre Divin Fils, et par votre intercession, éclairez mon entendement, embrasez mon cœur et déliez ma langue, afin que je puisse célébrer vos louanges. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je ne me permettrai jamais un plaisir au sein duquel je ne voudrais pas que la mort vînt me frapper.
    Marie, Cause de notre joie, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 10ème jour

    Dixième jour : Tout faire pour Dieu

    L’apôtre Saint Paul dit que nous devons sanctifier toutes nos actions : « Soit que vous mangiez, soit que vous buviez, quelque chose que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu. »
    Il nous est impossible de travailler sans relâche ; nous avons besoin de réparer les forces que nous dépensons. Rien n’est plus vulgaire que de donner à notre corps la nourriture qu’il réclame ; et cependant, cette action elle-même peut être méritoire, puisqu’elle entre dans les desseins de la Providence.
    La Sainte Famille de Nazareth n’était pas exempte du besoin de la faim. Jésus, Marie et Joseph se réunissaient donc pour prendre leurs repas en commun ; ils commençaient par prier Dieu de les bénir ; puis, avec une grande frugalité, sans chercher à satisfaire leurs goûts, ils consommaient les aliments que la Très Sainte Vierge leur offrait, et ne retournaient à leurs occupations qu’après avoir remercié Dieu qui leur avait donné le pain quotidien nécessaire à l’entretien de la vie. Ainsi devons-nous agir, commençant et terminant chacun de nos repas par la prière, évitant de nous livrer à la gourmandise et à tout ce qui serait une recherche exagérée ou de la qualité, ou de la quantité dans notre nourriture. Il faut manger pour vivre, et non vivre pour manger.

    Exemple. – Tout ce que nous faisons, dit Saint François de Sales, reçoit sa valeur de la conformité avec la volonté de Dieu, de manière, que même en mangeant et en me récréant, si je le fais parce que telle est la volonté de Dieu, je mérite plus que si je souffrais la mort, sans avoir une telle intention.

    Prière. – Faites, ô Marie, que nous Vous imitions dans toutes nos actions et que nos repas soient, comme ont été les vôtres, sanctifiés par notre union à Dieu. Puissions-nous ne perdre aucune des mortifications qui se présenteront dans le cours de notre vie. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je prendrai chacun de mes repas en union avec Marie.
    Marie, Vierge fidèle, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 9ème jour

    Neuvième jour : Le travail

    Lorsque le premier homme eut péché, Dieu lui infligea, comme l’une des punitions de sa faute, la nécessité du travail. « Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front, lui dit-il ; la terre ne produira d’elle-même que des ronces et des épines. »
    Cette obligation est générale, quelle que soit la position dans laquelle la Divine Providence nous ait placés. L’ennui, la peine, la fatigue, la souffrance que nous y trouvons, ne doivent ni nous étonner, ni nous décourager, car le travail est une expiation. Si parfois nous y rencontrons une certaine jouissance, c’est que Dieu, dans sa bonté, veut bien nous aider à accomplir notre tâche.
    Le divin Maître a sanctifié ce labeur quotidien dont nous nous plaignons parfois : Jésus a été ouvrier ; Il s’est occupé à de pénibles travaux, et Marie, fille des rois, qui devait être un jour la Reine des Anges, a été soumise à la même loi. La tradition nous la représente, tantôt filant et tissant les étoffes nécessaires à ses vêtements et à ceux de son Fils, tantôt vaquant aux humbles soins de son ménage. Levons souvent les yeux vers la Sainte Famille de Nazareth, lorsque nous nous sentons accablés par la longueur ou l’aridité de notre travail, et demandons-lui de nous aider à l’imiter.

    Exemple. – Saint Sylvain, qui habitait le mont Sinaï avec ses religieux, reçut un jour la visite d’un ermite qui, voyant les moines travailler, s’en étonna.
    - Pourquoi, leur dit-il, travaillez-vous avec tant d’ardeur pour vous procurer une nourriture périssable ? Marie n’a-t-elle pas choisi la meilleure part ? et Marthe n’a-t-elle pas été reprise par le Seigneur à cause de son occupation ?
    Sans répondre à cette interpellation, Saint Sylvain fit donner un livre à l’ermite étranger et lui assigna une cellule inhabitée. A 3h. de l’après-midi, l’ermite s’étonna de ne voir personne l’appeler pour le repas ; il attendit jusqu’au moment où, ne pouvant plus résister à la faim qui le tourmentait, il alla alors trouver l’abbé Sylvain.
    - Mon père, lui dit-il, les moines ne mangent-ils pas aujourd’hui ?
    L’abbé lui répondit que tous avaient déjà dîné.
    - Et comment se fait-il que vous ne m’ayez pas invité à partager leur repas ?
    - Comment ? reprit Saint Sylvain en souriant ; mais parce que, comme Marie, vous prétendez avoir choisi la meilleure part. Puisque vous regardez le travail comme superflu, il est probable que vous ne vivez que de nourriture spirituelle ; quant à nous qui sommes revêtus d’un corps, nous sommes condamnés à le nourrir pour entretenir la vie en lui, à le nourrir et par là même à travailler.
    L’ermite confondu lui demanda pardon de s’être permis un blâme aussi inconsidéré.
    - Je suis heureux, lui dit Saint Sylvain avec bienveillance, que vous reconnaissiez votre erreur, au reste il m’est d’avis que Marie eut besoin du secours de Marthe. Car si Marthe n’eût pas travaillé, Marie n’aurait jamais pu se reposer aux pieds de Jésus.

    Prière. – Nous vous supplions, ô Marie, de ne point nous abandonner dans les labeurs de cette vie. Vous avez voulu vous soumettre à la loi commune du travail ; faites qu’à votre exemple, nous acceptions avec résignation les fatigues et les souffrances qui sont le résultat du péché et qu’ainsi nous acquerrions de vrais mérites aux yeux du Seigneur. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je fuirai l’oisiveté comme un grand mal.
    Mère admirable, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 8ème jour

    Huitième jour : De l’union avec Dieu

    La Très Sainte Vierge ne se contentait pas d’offrir à Dieu les prémices de ses journées ; Elle accomplissait ensuite chacun de ses actes, en esprit de foi. Quand Notre-Seigneur nous dit, dans l’Evangile, qu’il ne faut jamais cesser de prier, Il n’entend point par là nous obliger à de continuelles méditations, mais à de fréquentes élévations de notre âme vers Dieu, et à une union constante de notre cœur avec lui au milieu même des occupations les plus variées. Nous nous plaignons quelquefois d’être sans courage dans la douleur, sans force au moment de la tentation ; cela vient de ce que nous ne recourons pas assez souvent au Seigneur.
    Une invocation fervente, un signe de croix, un élan de notre cœur vers Lui, appelant son secours et son aide, nous rendraient forts et énergiques dans toutes les circonstances de la vie. Soyons fidèles aux pratiques que l’Eglise nous recommande ; assistons chaque jour, si nous le pouvons, au Saint Sacrifice de la messe ; n’omettons point l’Angelus, ce gracieux salut à Marie ; enfin, pour reprendre notre comparaison d’hier, allons souvent à Dieu qui est notre Père, et adressons-nous avec amour à la très Sainte Vierge, qu’Il nous a donnée pour Mère.

    Exemple. – Saint Vincent de Paul se tenait constamment uni à Dieu. Quelque sorte d’affaires et d’occupations qui pussent lui arriver, il était toujours recueilli, toujours maître de lui-même. On remarquait que, pour l’ordinaire, avant de répondre à ce qu’on lui demandait, surtout si c’était quelque chose d’important, il faisait une petite pause pendant laquelle il élevait son esprit à Dieu pour implorer sa lumière et sa grâce, afin de ne rien dire et de ne rien faire que selon sa volonté et pour sa plus grande gloire. Il se servait des choses naturelles et sensibles pour s’élever au Créateur. Quand il apercevait des campagnes couvertes de blé, ou des arbres chargés de fruits, il en prenait sujet d’admirer cette abondance inépuisable de biens qui est en Dieu, de louer et de bénir le soin paternel de sa Providence. Lorsqu’il voyait des fleurs ou quelque autre chose belle et agréable, il disait dans son cœur : Qu’y a-t-il de comparable à la bonté de Dieu qui est le principe de toute la perfection des créatures ? n’est-ce pas de Lui que les fleurs, les oiseaux, les astres empruntent leur lustre et leur beauté ?

    Prière de Saint Ephrem. – Ô Mère Immaculée du Sauveur ! Ô ma glorieuse Souveraine ! Vous qui êtes plus pure que l’éclat brillant des rayons du soleil, vous êtes le secours des pécheurs, le port des malheureux, la consolation du monde. Gardez-moi sous vos ailes… Faites que j’arrive à Jésus-Christ ; faites que j’entre dans la cour bienheureuse des Saints. Ainsi soit-il.

    Résolution. – J’élèverai souvent mon cœur vers Dieu pendant la journée.
    Vierge digne de louanges, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 7ème jour

    Septième jour : La prière du matin

    Chacune de nos journées doit être, dès son commencement, consacrée à Dieu par la prière. Il ne suffit pas, pour accomplir ce premier devoir, de réciter mollement et sans attention quelques formules apprises par cœur. La prière est une élévation de l’âme vers Dieu : il faut que le chrétien Lui parle avec la confiance d’un enfant qui s’adresse à son père, Lui expose ses besoins, Lui dise ses inquiétudes, sollicite le pardon de ses fautes, le remercie des dons qu’il en a reçus. Lorsque chaque matin nous récitons le Pater dont Jésus Lui-même nous a donné le texte, que notre cœur suive les paroles prononcées par nos lèvres. Tout ce que nous avons à demander au Seigneur y est merveilleusement résumé. Ne terminons point ce pieux exercice sans appeler sur nous la maternelle protection de Marie. Avec quelle ferveur, avec quel recueillement ne se livrait-Elle point chaque jour à la prière ! Quel respect dans son maintien, quelle ferveur dans son cœur ! Oh ! si nous pouvions prier comme Elle, que nous serions heureux !

    Exemple. – Le saint curé d’Ars parlait souvent avec un sentiment de reconnaissance très affectueux des constants efforts de sa mère pour faire de ses enfants de vrais chrétiens en élevant dès leur jeune âge leur cœur et leur esprit vers Dieu. A peine commençaient-ils à bégayer que déjà elle leur apprenait à joindre leurs petites mains et à prononcer les noms de Jésus et de Marie. Elle les éveillait elle-même et sa première occupation était de leur faire faire la prière du matin. Elle leur montrait combien il était essentiel de consacrer chaque jour sa première action à Dieu auquel nous devons la vie et tout ce que nous possédons. Jean conserva le souvenir de cet exercice du matin jusque dans un âge très avancé. Un ecclésiastique qui l’entendait un jour en parler avec émotion lui dit :
    Que vous êtes heureux d’avoir ressenti si jeune ce puissant attrait pour la prière.
    Après Dieu, lui répondit l’abbé Vianney, ce fut l’œuvre de ma mère ; elle était si bonne et si pieuse.

    Prière de Saint Athanase. – Ô Très Sainte Vierge, écoutez nos prières, distribuez-nous les dons de vos richesses, et donnez-nous part à l’abondance de vos grâces. Le Seigneur est avec vous : priez pour nous, ô Mère de Dieu, notre Puissante Reine et notre Auguste Souveraine. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je ne manquerai jamais de faire ma prière du matin.
    Mère du Sauveur, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 6ème jour

    Sixième jour : Comment devons-nous servir Dieu ?

    Dieu est notre Roi, nous sommes ses sujets ; il est notre Maître, disions-nous hier, et nous sommes ses serviteurs. Ce n’est pas assez de le reconnaître, il faut lui prouver combien nous nous estimons heureux d’être sous son empire et sa domination. Il pourrait exiger de nous de grands services, d’austères pénitences, de vives souffrances, notre vie même, comme Il l’a fait pour les martyrs ; Il se montre à notre égard moins rigoureux ; ce qu’Il veut, c’est que nous fassions pour Lui les actions ordinaires qui remplissent chacune de nos journées, que nous nous sanctifiions par l’accomplissement des devoirs de notre état. Tout Lui offrir, tout accepter de sa main, ne chercher jamais que sa volonté, que son bon plaisir, telle est la voie dans laquelle doit marcher le chrétien, suivant en cela les exemples admirables de notre Mère du Ciel, qui, Elle aussi, a prié, travaillé, conversé avec ses semblables, réparé ses forces, en prenant de la nourriture et du repos ; mais ces actions si communes et si ordinaires, Elle les a relevées, rendues nobles en les accomplissant toujours pour plaire au Seigneur.

    Exemple. – C’est ainsi que la pieuse Armelle Nicolas avait continuellement Dieu en vue : « Depuis le matin jusqu’au soir, dit-elle, je n’avais d’autre objet en ma pensée. Dès mon réveil, je me jetais entre les bras du Sauveur comme un enfant entre ceux de son père ; je me levais pur le servir et travailler à lui plaire. Souvent je n’avais pas le loisir de réciter une courte prière dans toute la journée ; mais mon cœur était aussi satisfait de travailler pour Dieu que de prier, parce qu’Il m’avait appris que tout ce qui est fait pour son amour est une véritable oraison. En m’habillant, je me tenais toujours en son adorable présence, et j’aimais à penser que c’était son amour qui me fournissait de quoi me vêtir. Si je prenais mes repas, il me semblait que chaque morceau m’était présenté par sa divine Providence et que Lui-même prenait soin de me nourrir. Quand les hommes me persécutaient par leurs paroles et leurs mauvais traitements, et le démon par ses tentations et ses vains artifices, je m’adressais aussitôt à Dieu, qui ne manquait point de me consoler. »

    Prière de Saint Bernard. – Ô Marie, c’est avec justice que toutes les créatures Vous invoquent, parce qu’en Vous et par Vous la main du Tout-Puissant a comme créé de nouveau ce qu’elle avait déjà créé. Recevez donc le peu que j’ai à offrir à Dieu. Offrez-le lui Vous-même, afin qu’il ne soit pas refusé. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je m’efforcerai de faire chacune de mes actions en vue de plaire à Dieu.
    Ô Marie, modèle des chrétiens, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 5ème jour

    Cinquième jour : Dieu est notre Maître

    Plus la Très Sainte Vierge avançait dans la connaissance de Dieu, plus Elle l’aimait. Comment, en effet, pourrait-on ne pas donner toutes les affections de son cœur à Celui qui réunit toutes les grandeurs, toutes les beautés, toutes les perfections dont les créatures que nous admirons le plus ici-bas ne sont que comme un pâle reflet ? S’il est encore des hommes qui n’aiment pas le Seigneur, qui ne pensent pas à Lui, dont les âmes ne s’élèvent point vers Lui, c’est qu’Il leur est inconnu. Ces malheureux ne savent pas que ce Dieu tout-puissant, le Créateur de l’univers, le Roi des rois, les a aimés le premier et d’un si grand amour, que pour les racheter de la damnation éternelle, le Verbe éternel, la seconde personne de la Sainte Trinité a voulu descendre du Ciel, naître dans une étable et mourir sur la croix. Oh ! ne sentons-nous pas que notre cœur est ému en considérant tant de marques d’amour ? Comprenons combien nous serions ingrats si nous n’aimions pas Dieu de toutes les forces de notre âme, plus qu’aucune des choses créées, plus que nous-mêmes, et si nous n’étions pas disposés à tout sacrifier pour son amour.

    Exemple. – Un jour que le saint curé d’Ars entendait les oiseaux chanter, il se prit à dire en soupirant : « Pauvres petits oiseaux, vous avez été créés pour chanter et vous chantez. L’homme a été créé pour aimer Dieu et il ne l’aime pas. Cependant le seul bonheur que nous ayons sur la terre, c’est d’aimer Dieu et de savoir qu’il nous aime. Etre aimé de Dieu, être uni à Dieu, vivre en la présence de Dieu, vivre pour Dieu, oh ! quelle belle vie… »

    Prière de Saint Bernard. – Ô notre puissante Souveraine, parlez pour nous à notre Seigneur Jésus-Christ ; qui peut mieux le faire que Vous, qui avez joui si intimement de ses entretiens sur la terre ? Demandez pour nous un grand amour de Dieu, la persévérance dans sa sainte grâce et le bonheur de mourir dans son amitié. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je dirai souvent à Dieu que je l’aime et je chercherai à le lui prouver par ma conduite.
    Mère du Sauveur, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.